la calligraphie arabo-musulmane

La calligraphie est l’art de la belle écriture qui s’apparente au dessin ou à la peinture. Elle embellit le texte et lui ajoute une certaine valeur interprétative. Il existe une grande variété de styles calligraphique qui varient en fonction de la région, de l’époque, du type de document rédigé, des matériaux, du calligraphe. L’exposition d’Anvers présente différentes variantes de la calligraphie arabe à travers les créations contemporaines de Kakayi. Si la calligraphie arabe est dans un premier temps utilisée pour le Coran, très vite, elle s’étend à l’administration, à l’architecture et la céramique. La calligraphie n’est plus réservée aux livres, elle s’étend aux monuments et orne les objets. L’Islam interdisant toute représentation de Dieu, des prophètes et autres êtres vivants, c’est le développement de la calligraphie qui a permis de contourner ce précepte par une stylisation des écritures. Deux styles se distinguent dans la calligraphie arabe : le coufique (rectiligne) et le cursif (rond). La première écriture cursive date des premières années qui ont suivis la naissance de l’Islam. Les copistes vont transformer cette première écriture irrégulière et la rendre plus harmonieuse. Le premier style calligraphique arabe est alors le coufique (de la ville irakienne Kufa) qui combine les lignes et les formes circulaires, tout en restant un style angulaire où domine l’horizontalité. Différentes tendances se marquent selon les utilisations et les supports, donnant naissance à de nouveaux styles : coufique quadrangulaire, coufique feuillu, coufique à fleurs, etc. Parallèlement au style coufique, on retrouve les styles calligraphiques cursifs caractérisés par la fluidité de la ligne. Ibn Muqla, premier théoricien de la calligraphie, fait de cet art une science exacte, basée sur des règles de proportions et de taille précise de la plume. Le geste, le mouvement et la dynamique deviennent des facteurs caractéristiques et déterminants pour l’apparition de styles nouveaux comme le diwani (style du diwan, chancellerie ottomane) où toutes les lettres sont liées les unes aux autres et semblent former un bateau. L’écriture devient alors une image, des animaux par exemple sont composés par un juste assemblage calligraphique. Dans cette variété de styles, on peut également citer le Thuluth, le Farsi ou le Naskl. La calligraphie est un art qui fascine particulièrement les artistes européens au XXè siècle comme on peut le constater chez Aleschinsky, Dotremont ou Michaux par exemple. Cet art de la belle écriture devient prétexte à l’exploitation de nouvelles formes fluides et dynamiques. L’artiste Kakayi présente ici plusieurs types de calligraphie arabe, toutes liées à un contexte précis. Cette exposition sur la calligraphie arabe se déroule en parallèle avec celle du Musée Plantin Culture Arabe et Splendeur Ottomane au Siècle d’Or Anversois. Anvers, métropole commerciale en expansion connaît son âge d’or entre XVè et XVIè siècle. Les grandes explorations commencent et Anvers voit son pouvoir d’attraction se développer par les richesses des produits ramenés des expéditions. Ces nombreux voyages permettent la découverte du monde arabe. De nombreux livres, gravures et manuscrits précieux témoignent de ces rencontres et enrichissements de cultures. Le Musée Plantin-Moretus et l’Arcadian Library de Londres dévoilent quelques pièces de leurs riches collections. Les imprimeurs polyglottes et l’industrie de la cartographie font d’Anvers un pôle culturel important. L’édition de la traduction du Coran, des récits de voyages ou encore des textes scientifiques arabes ouvrent de nouvelles voies de connaissance aux Européens. Les ouvrages présentés traduisent un intérêt et une curiosité de l’époque pour la culture arabe. .

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